Larissa Sansour

«Si nation veut dire une «communauté imaginée», comment en imaginer une, face à un projet de déplacement forcé et de morcellement,  qui raye tous les repères de la mémoire, et surtout le territoire, sur lesquels l’imagination se fonde?»

L’œuvre de Larissa Sansour, photographe et artiste vidéo palestinienne, ne cesse de revisiter cette question. Elle est née à Jérusalem et a étudié l’art à Copenhague, Londres et New York. Ses images grand format, drôles et énigmatiques, mélangent la complexité de la vie en Palestine à un langage visuel associé à la BD, aux émissions TV de divertissement ou aux films de western et d’horreur, pour créer des  univers parallèles dans lesquels on peut décoder un nouveau système de valeurs.

Ses œuvres sont exposées dans le monde entier: galeries, musées, festivals, revues d’art. Larissa Sansour a déjà emmené les spectateurs de PFC’E dans Un exil dans l’espace (2009), où elle reprend la vision de 2001 Odyssée de l’espace et l’icône de l’astronaute américain Armstrong, premier à marcher sur la lune, pour dessiner une utopie: «Un petit pas pour un Palestinien, un bond de géant pour l’humanité.»

Dans Nation Estate, c’est à un voyage vertical auquel elle nous invite. Alors qu’il était en cours de réalisation, ce film a reçu un appui  inattendu d’une censure scandaleuse: en 2011, le groupe français Lacoste, sponsor du Prix Lacoste-Musée de l’Elysée (Lausanne) a décidé  d’éliminer les photos de Larissa Sansour de la compétition parce que «trop propalestiniennes».

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